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| Amélie N. | Billets d'humeur

Mythes et réalités : 10 clichés tenaces sur les couples lesbiens

(Temps de lecture: 4 - 7 minutes)

Mythes et réalités : 10 clichés tenaces sur les couples lesbiens

Les clichés, vous connaissez ? Ce sont ces petites bestioles agaçantes qui semblent increvables, persistantes au gré des générations comme la mauvaise herbe au fond du jardin. Et lorsqu’il s’agit des couples lesbiens, l’imagination collective redouble parfois d’efforts pour inventer des mythes et il est temps, mesdames et messieurs, d’enfiler nos bottes de chasseuses de mythes pour démonter les dix clichés les plus résistants sur les couples lesbiens.

Sommaire

 

Dans un couple lesbien, il y a forcément une qui fait l’homme

Voilà sans doute le cliché numéro un au hit-parade des remarques lancées entre deux verres de rosé à un dîner de famille. Car oui, pour certains esprits en mal d'imagination, un couple lesbien doit forcément reproduire le sacro-saint schéma hétéro : une qui bricole, une qui cuisine, une qui « porte la culotte » (l’expression elle-même fleure bon le patriarcat désuet). Mais scoop : le principe même d’un couple lesbien, c’est précisément de ne pas inclure d’homme.

Incroyable, non ? Eh oui, deux femmes ensemble, c’est simplement deux personnes qui s’aiment, chacune avec sa personnalité, ses goûts, ses préférences. Parfois même, l’une aime la plomberie, l’autre les macarons. Parfois aucune des deux ne sait planter un clou. Bref, la vie, tout simplement.

 

Les lesbiennes s’installent ensemble au deuxième rendez-vous

Avec celui-là, on touche à un mythe à demi assumé par la communauté elle-même, non sans humour : le fameux « syndrome du U-Haul », du nom d’une célèbre entreprise américaine de déménagement rapide. Oui, certaines lesbiennes emménagent vite ensemble… tout comme certains couples hétéros d'ailleurs. Simplement, la visibilité moindre des couples lesbiens conduit à généraliser. En réalité, chaque couple évolue à son rythme. Certaines lesbiennes prennent leur temps, tandis que d'autres foncent dans une relation fusionnelle en mode 5G. Est-ce que cela définit absolument tous les couples ? Heureusement non. Et pour celles qui s’installent vite, tant mieux : après tout, le cœur a ses raisons que le calendrier ignore royalement.

 

Les lesbiennes détestent les hommes 

Voici le mythe parfait pour animer un débat de fin de soirée avec Tonton Jean-Mi, persuadé que les lesbiennes sont secrètement un groupe militant qui complote contre la masculinité mondiale. Brisons net ce fantasme paranoïaque : être lesbienne signifie aimer les femmes, pas haïr les hommes. La plupart des lesbiennes ont des frères, des pères, des amis hommes adorés et respectés. Tout simplement parce que l’amour et l’amitié n’ont jamais été liés à l’orientation sexuelle. Conclusion ? Détendons-nous : les lesbiennes n’ont aucune vocation secrète de domination mondiale, elles souhaitent juste vivre leur vie tranquille.

 

Être en couple lesbien, c’est forcément plus facile, parce que ‘les femmes se comprennent entre elles’

Ah, l’idée romantique (et fausse) qu’entre femmes, tout serait simple, évident et fluide comme dans une comédie romantique avec Meg Ryan version 2025. Oui, deux femmes se comprennent peut-être mieux sur certains aspects… mais deux êtres humains restent toujours deux univers différents. Le couple reste un défi, lesbien ou non, avec ses joies, ses complications, ses malentendus et ses efforts permanents. La communication, l'empathie et l'écoute restent nécessaires. Et puis, entre nous, personne n’est jamais totalement prêt à partager son shampoing favori ou son dernier pot de Ben & Jerry’s. Le couple reste une école de vie pour tout le monde !

 

Les lesbiennes ont forcément les cheveux courts

Décidément, cette obsession capillaire... Certes, la coupe pixie est devenue iconique grâce à certaines actrices ou chanteuses ouvertement lesbiennes, mais l’idée que toutes les lesbiennes devraient couper court relève du fantasme collectif absurde. On croise autant de lesbiennes aux cheveux courts que longs, lisses ou bouclés, roux ou blonds. Devinez quoi ? L’orientation sexuelle n’affecte pas la pousse capillaire ! Les lesbiennes n’ont aucune obligation envers une coupe en particulier et c’est très bien ainsi.

 

Les lesbiennes ne rêvent que d’avoir des enfants ensemble

Autre mythe tenace : toutes les lesbiennes seraient des mamans en devenir. Certes, le désir de parentalité est réel pour beaucoup de couples lesbiens, mais il ne définit pas toutes les femmes. Certaines lesbiennes ne souhaitent tout simplement pas d’enfant, d'autres préfèrent attendre, et pour d’autres encore, le projet parental se concrétisera autrement. Là encore, le spectre est aussi varié qu'ailleurs. Comme tout le monde, les lesbiennes ont des rêves variés : carrière, voyages, bénévolat, créativité, famille nombreuse ou pas d’enfant du tout. Rien n’est figé.

 

La sexualité lesbienne, ce n’est pas du ‘vrai’ sexe

Ah, la curiosité intrusive préférée de certains curieux gênants. Derrière cette phrase maladroite se cache un malentendu fondamental : l’idée que la sexualité sans homme n’est qu’une sorte de préliminaire éternel. Faux, faux et encore faux ! La sexualité ne se réduit pas à une certaine configuration physique ou à une idée préconçue de ce qu’elle « devrait être ». La sexualité lesbienne est complète, variée et épanouissante, tout simplement parce que ce qui compte, ce sont les désirs, les envies, les connexions et le plaisir partagé, peu importe la configuration anatomique des participant(e)s.

 

Les lesbiennes sont forcément féministes engagées

Féminisme et lesbianisme vont-ils toujours de pair ? Même si l’histoire du féminisme est marquée par l’implication importante des lesbiennes (heureusement !), ce n’est pas une règle absolue. Oui, beaucoup de lesbiennes se sentent concernées par les luttes féministes et LGBTQIA+, mais certaines ne s’identifient pas forcément aux mouvements militants. Il n’y a pas de carte de membre obligatoire du féminisme à présenter lorsqu’on est lesbienne. Libre à chacune de s'engager, ou pas, selon ses valeurs et ses convictions personnelles.

 

Toutes les lesbiennes se connaissent entre elles

« Tiens, ma cousine aussi est lesbienne, tu dois sûrement la connaître, elle habite Nantes ! »... Cette réplique a fait rire (ou pleurer) bien des lesbiennes tant elle est absurde. Certes, les communautés LGBTQIA+ sont parfois plus soudées en raison d’espaces de rencontre restreints ou spécifiques, mais non, il n’existe pas un annuaire secret où toutes les lesbiennes se connaissent. Surprise : les lesbiennes sont aussi nombreuses et diverses que n’importe quelle autre population, et elles n’ont pas de réseau télépathique pour communiquer entre elles. Quoi que…

 

Les lesbiennes n’ont jamais été avec des hommes

Le dernier mythe résiste à l’épreuve du temps. Beaucoup croient encore qu’une femme lesbienne n’a jamais connu, aimé ou fréquenté d’hommes auparavant. Pourtant, le parcours amoureux de chaque femme est unique. Certaines lesbiennes découvrent leur orientation tôt, d'autres plus tard, après des expériences hétérosexuelles sincères. L’orientation sexuelle est fluide pour certaines, claire et nette pour d’autres. Elle peut évoluer, s’affirmer, se préciser. L’essentiel reste la vérité de ses sentiments actuels, et non pas son passé sentimental.